L’exigence éthique à superviser notre vécu de coach de vie vise en premier lieu à professionnaliser notre pratique. Mais qu’est-ce qu’une supervision ? Quel intérêt à s’inscrire dans cette démarche ? Qu’est-ce que produit une supervision régulière et dans la durée ?
La supervision est un espace-temps contractuel dans lequel nous exprimons ce qui se joue en nous dans la relation avec nos clients. Nous rapportons de nous-même ce que nous vivons, ce que nous sommes et ce que nous faisons en séance. C’est un temps où chaque coach de vie exprime ce qui le situe dans son rapport aux clients. Et c’est le seul espace de libre parole dans un cadre approprié qui nous est dédié et la supervision permet que cela ait lieu. Elle se révèle ainsi éminemment précieuse… En tant que coach de vie nous relatons dans cet espace-temps, notre vécu en séance, ce que nous souhaiterions être et faire, ce que nous n’arrivons pas à être et à faire.
Nous exprimons ce que nous faisons… et ce que nous aimerions ne plus faire ! Nous retraçons ce que nous sommes en séance sans en avoir conscience au moment où nous accompagnons les personnes coachées. Indéniablement, la supervision est en elle-même un processus de clarification, de mise en lumière et en perspective de ce qui s’est passé et produit. Grâce au questionnement du superviseur, nous tentons alors d’analyser, d’introspecter, de percevoir et d’entrevoir, et bien sûr de comprendre ce qui s’est joué en nous durant les séances de coaching avec les coachés. La supervision consiste en un travail intérieur en vue d’élargir notre processus de conscientisation.
Être supervisé, c’est interroger notre pratique avec l’objectif de la professionnaliser et d’intégrer encore et encore notre posture d’accompagnant. Être supervisé implique de se confronter à soi-même, de s’accueillir, de se recevoir, de s’accepter dans notre façon d’être à nous-même et vis-à-vis de l’autre. La dynamique réflexive qu’elle suscite nous encourage à nous responsabiliser, à apprendre à nous connaître, à faire le deuil d’une toute-puissance en nous ouvrant à l’inattendu, à la part d’inconnu présente en nous et en l’autre.
Qu’apporte une pratique supervisée ? Un savoir-être en évolution et une compétence qui sans cesse s’épure ! Mais aussi elle facilite la congruence avec les valeurs humanistes. Elle réassure le coach de vie dans ses ressources et ses capacités. La supervision est un espace-temps essentiel vers notre professionnalisation dans ce métier. Elle questionne, modifie et transforme notre façon d’être. Et au-delà d’un bénéfice professionnel, la supervision concourt à créer chez le coach de vie, un plaisir profond à être pleinement présent aux côtés de femmes et d’hommes en recherche de leurs vérités respectives. Être supervisé, c’est aussi le sentiment joyeux et impatient d’apprendre à apprendre, de progresser avec sérénité. J’ai la conviction qu’elle participe, par sa puissance, à l’élaboration et à la mise en place de l’Être-coach…
Être supervisé implique :
- Une démarche intérieure et volontaire.
- Le développement d’une posture réflexive.
- Un questionnement pertinent de notre savoir-être et de notre savoir-faire.
- Une confidentialité : ce qui est partagé en supervision ne sort en aucune façon à l’extérieur.
- Une régularité sur un temps défini.
- Une liberté d’expression : ce qui est partagé par le coach de vie est à son initiative.
- De s’interroger sur le contour et le contenu de la posture de coach de vie.
- De dégager l’implicite qui sous-tend l’acte d’accompagner.
- De porter un autre regard sur sa pratique.
- De reconsidérer le métier à travers une conscience élargie.
Le métier de coach de vie ne s’acquiert pas seulement par une formation certifiante. La construction de compétences et le développement d’un savoir-être se gagnent à la suite d’une pratique supervisée. En quelque sorte elle agit comme une formation continue…
Apprendre en conscience de ses expériences de terrain, en tirer les enseignements les plus riches, développer une pratique réflexive pertinente et profonde, sont des plus-values considérables. Ces temps de « réfléchissement » contribuent fortement au développement de l’Être-coach. En tant que coach de vie professionnel, je peux témoigner d’une chose : ce que j’ai appris durant toutes ces années, je ne pouvais pas seul, sans la présence bienveillante d’un superviseur, en prendre conscience.